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L'ORIGINE DE L'ECOLE DU DIMANCHE
Préface de Guy Zeller à l’édition française de A QUI EST CET ENFANT ? de Bill Wilson

L’ECOLE DU DIMANCHE, le plus grand mouvement laïque depuis la Pentecôte, fut fondée par un laïque. Robert Raikes est né en 1736. Il fit un apprentissage chez son père, un imprimeur qui fonda le journal de Gloucester. Quand son père mourut en 1757, il reprit en main l’édition du journal, lui apportant sa touche personnelle en élargissant sa taille et en améliorant sa présentation.

Comme beaucoup de ses contemporains, il se sentait profondément concerné par le besoin de réforme dans le milieu carcéral, et il utilisait son journal pour communiquer au public les conditions terribles existant dans les prisons, qu’il connaissait de l’intérieur n tant que visiteur. Après les émeutes de 1760, de nombreux contestataires furent emprisonnés pour avoir manifesté contre le prix du maïs, alors même qu’ils mouraient de faim. Frustré par des réformes inefficaces, Raikes devint de plus en plus convaincu qu’il valait mieux prévenir le vice que le guérir.

En visitant les quartiers pauvres de la ville, il fut alarmé de voir l’état de corruption des enfants. Entre 1702 et 1801, la population anglaise doubla, de plus en plus de gens déménageant dans les villes pour trouver du travail dans les usines. Les liens traditionnels et religieux de la vie de village étaient sérieusement menacés. Très souvent, il n’y avait pas de place pour les immigrants de la campagne dans les églises des cités industrielles, et une ou deux générations d’enfants grandit sans aucune ligne de conduite religieuse ou morale.

Un jour, alors qu’il cherchait un jardinier, Raikes remarqua un groupe d’enfants chahutant dans la rue. La femme du jardinier lui dit que c’était encore pire le dimanche, quand la rue était pleine d’enfants jurant, passant leur temps dans le brouhaha et les bagarres. La plupart de ces enfants étaient employés par l’industrie de la fabrication d’aiguilles et devaient travailler pendant de longues heures, 6 jours par semaines. En fait, le parlement anglais décrétera par la suite, en 1847, que la durée de travail quotidienne des enfants devrait être limitée à 10h par jour !

Raikes réalisa que les prisons étaient pleines personnes dont l’enfance avait été ravagée. Raikes fit part de ce problème au révérend Thomas Stock, du village d’Ashbury. Ils réalisaient que les parents de ces pauvres enfants étaient « totalement abandonnés à eux-mêmes, n’ayant aucune idée d’instiller dans l’esprit de leurs enfants des principes qui leur étaient totalement étrangers ». Il fallait donc trouver d’autres moyens pour enseigner ces jeunes, sans quoi beaucoup finiraient en prison. Ils se mirent d’accord pour démarrer une école qui serait ouverte pendant le seul temps libre de la semaine : le dimanche. Ils décidèrent d’utiliser la seule main d’œuvre disponible, à savoir des laïcs. Le programme serait la Parole de Dieu, le but serait d’atteindre les enfants des rues, et non seulement les enfants des membres de l’église.

Tout enfant entre 5 et 14 ans était admis, sans tenir compte de l’état de ses vêtements. Les leçons étaient données par des dames convenables, payées 1 shilling et 6 pence (Mrs. Meredith conduisit la 1ère école du dimanche dans son foyer en juillet 1780). Au début, seuls les garçons y participaient, et la responsable donnait les leçons des plus grands, qui supervisaient ensuite le travail des petits. Raikes écrivit 4 livres d’étude, mais c’est la Bible qui était au cœur de l’école du dimanche. Plus tard, les filles furent admises à leur tour. Raikes supporta la plupart du fardeau financier de ces premières années. Il commença par engager 4 dames de la région qui lui permirent d’accueillir une centaine d’enfants.

Certains de ces pauvres enfants hésitèrent tout d’abord à venir dans ces écoles à cause de l’état de leurs vêtements, mais Raikes leur assura que tout ce dont ils avaient besoin était un visage propre et des cheveux peignés. Les enfants suivaient les cours de 10h à 14h, avec une heure de pause pour manger. Puis on les emmenait à l’église, où on leur enseignait le catéchisme jusqu’à 17h30. On donnait de petites récompenses à ceux qui maîtrisaient leur leçon ou dont le comportement dénotait une amélioration certaine.

Le caractère de beaucoup d’enfants fut transformé par leur fréquentation de l’école du dimanche. Leurs jurons et leur malhonnêteté furent remplacés par un sens du devoir et un désir de nourrir leur esprit. Le patron d’une manufacture de chanvre et de lin qui employait beaucoup d’enfants, un certain Mr. Church, commenta la transformation des enfants : « Le changement n’aurait pas pu être plus extraordinaire, à mon avis, comme s’ils avaient passé de l’état de loup et de tigres à l’état humain ! »

Le taux de criminalité chuta radicalement dans la ville de Raikes comme dans le compté après l’établissement de telles écoles. Un magistrat passa un vote unanime de reconnaissance au bénéfice de l’école du dimanche pour la moralité de la jeunesse. En 1792, aucun accusé criminel ne se présenta devant le juge. Dix ans plus tôt, on aurait eu entre dix et cent cas.

En l’espace de 2 ans, plusieurs écoles virent le jour dans les environs de Gloucester. Le succès de ces écoles du dimanche fut rapporté dans le journal en 1783, et elles se répandirent à travers tout le pays. John Wesley remarqua : « Je vois ces écoles pousser comme des champignons partout où je vais ! ».

Raikes voyait les écoles du dimanche comme une réponse toute simple au commandement de Jésus de « paître mes brebis ». Les enfants pauvres doivent être recherchés et aidés. « Nul n’est capable d’imaginer quels bénéfices il peut apporter à la communauté en visitant la demeure des pauvres. » Par conséquent, pour Raikes, le fait de servir le Seigneur en servant les enfants pauvres devait avoir des effets importants sur la société dans son ensemble : « Si la gloire du Seigneur doit être démontrée, même de façon minime, la société doit en récolter certains bénéfices. Si la bonne semence est semée pendant les premières années de la vie humaines, même si elle ne se montre pas pendant plusieurs années, il plaira à Dieu, dans les temps futurs, de la faire rejaillir afin qu’elle produise une abondante moisson. »

Certaines écoles de charité et des écoles du dimanche existaient déjà avant Robert Raikes, mais ce fut lui qui fit connaître et qui rassembla le public autour de cette vision. En 1785, une société des écoles du dimanche fut créée à Londres pour distribuer des Bibles et des alphabets. Editeur de métier, Raikes publia, importa et distribua les premiers livres, alphabets, catéchismes et copies des Ecritures qui de révélèrent si importantes pour le mouvement.

En 1788, John Wesley écrivit à un ami : « Je pense réellement que ces écoles du dimanches sont l’un des exemples de charité les plus nobles ayant pris en Angleterre depuis William le Conquérant ». Raikes lui-même donna toute la gloire à Dieu pour l’œuvre accomplie : « Il a plu à la Providence de faire de moi un instrument pour introduire l’école du dimanche et les règlements dans les prisons. Pas à nous, Seigneur, mais à toi seul soit la gloire ! »

Robert Raikes mourut en 1811 d’une attaque cardiaque. Les enfants de la région qui fréquentaient son école du dimanche vinrent à son enterrement, et chacun reçut 1 shilling et un large morceau de gâteau aux pruneaux. Cette année-là, près de 500 000 enfants profitaient des bienfaits de cette institution. En 1831, les écoles du dimanche de Grande-Bretagne touchaient hebdomadairement 1,25 millions d’enfants, soit le quart de la population.

Raikes commenta un jour : « Le monde avance par les pieds des petits enfants » Les écoles publiques ont aujourd’hui repris la plupart du rôle que tenaient alors les écoles du dimanche. Mais qui peut douter qu’il reste aujourd’hui, et désespérément, une tâche éducationnelle importante pour l’Eglise auprès des enfants, que ce soit au travers de l’école du dimanche ou d’autres moyens ? Pour changer le monde, touchez les enfants ! Votre église et votre école du dimanche touchent-elles les enfants pauvres et nécessiteux de votre région ?

En lisant l’histoire de Bill Wilson, vous serez saisi par les similitudes qu’elle présente avec ce petit résumé historique. Deux siècles d’écart, mais la même consécration, le même souci des enfants et de pauvres,… les mêmes fruits. L’école du dimanche est un mouvement suscité par Dieu qui a révolutionné la société. C’était un mouvement prophétique et un mouvement prophétique et un mouvement d’évangélisation.

Qu’en est-il aujourd’hui ? En observant nos églises, on soupire en regardant ce qu’elle est devenue. Toute église qui se respecte à son école du dimanche, mais où est le feu, où est le don de soi ? Les récentes statistiques publiées par les églises évangéliques de Suisse romande démontrent que la moitié des jeunes quittent l’église après l’âge de 15 ans.

Pourquoi ? Ce n’est certainement pas la volonté de Dieu : De même, ce n’est pas la volonté de votre Père qui est dans les cieux qu’un seul de ces petits se perde (Matthieu 18 ; 14). Il y a certainement toutes sortes de facteurs à cette désaffection, mais l’un d’entre eux n’est-il pas un recours à des méthodes dépassées qui ne rejoignent pas l’enfant, qui ne le touchent pas dans son quotidien, dans ses besoins, qui ne lui donnent pas le désir de vivre avec Jésus ?

Je crois que Dieu parle à l’église aujourd’hui dans le domaine de l’enfance et de la jeunesse. Il est temps de le chercher pour découvrir sa vision prophétique pour aujourd’hui dans ce domaine. Il est temps de sortir de nos cadres, de nos moules, de nos sentiers battus, et d’entrer dans les chemins nouveaux que le Seigneur nous prépare dans le domaine de l’éducation chrétienne.

Alors, finie, l’école du dimanche ? Sous sa forme actuelle sclérosée et « religiosisée » (excusez-moi ce néologisme), je crois que oui. Par contre, comme ce livre-témoignage nous décrit, l’école du dimanche a toujours sa raison d’être si on la replace dans son contexte et son onction d’origine : un mouvement d’évangélisation, visant à toucher les enfants non-chrétiens et à transformer la société. Comme vous verrez, il y a dans cette vision de la dynamite qui peut bouleverser des quartiers et des villes entières. Dieu peut et veut le faire aujourd’hui encore, même dans notre Europe soit disant post-chrétienne. Mais pour cela, il attend de nous les conditions suivantes :

>> Une vie totalement consacrée. Nous ne pourrons gagner cette génération que si nous sommes prêts à littéralement donner notre vie pour elle. Nous ne parlons plus de vivre une expérience, de nous livrer à fond le temps d’un camp, d’animer un groupe une fois toutes les 3 ou 4 semaines, mais de leur donner notre vie, de leur consacrer notre temps, notre cœur, notre passion. Si le grain de blé ne meure, il ne peut porter du fruit… Une parole que notre génération a besoin de ré-entendre. Par vie consacrée, je veux parler de persévérance, de régularité, de fidélité, d’humilité, de ce qui de fait dans le secret, au-delà des envies, des humeurs et des émotions.

>> Un enthousiasme communicatif. Ce facteur est, selon A. Schwarz, un des facteurs principaux pour la croissance d’une église. Jamais nous ne pourrons motiver et toucher la jeune génération si notre vie personnelle ne leur fait pas envie. Cela comprend notre relation avec Dieu, notre compassion, notre caractère, notre créativité, notre rayonnement. Cela implique aussi que les personnes engagées envers les jeunes et les enfants ne vont plus le faire pour rendre service, parce qu’autrement il n’y a personne pour le faire, mais parce que Dieu les y appelle.

>> Sortir de notre zone de confort. Le fait d’aller chaque semaine visiter ces enfants à leur domicile, rencontrer leurs parents, leurs lieux de vie, leurs défis permanents nous pousse à sortir de nos églises et d’aller à la rencontre de personnes qui peut-être n’attendent que cela ! Nous sommes pas tous appelés à être des évangélistes, mais nous sommes tous appelés à être des témoins et à aimer les autres de la part de Jésus. Et l’homme qui reçoit un enfant comme celui-ci à cause de moi me reçoit moi-même (Matthieu 18 ; 5).

Vous allez lire une histoire qui se vit autour du monde, dans de nombreuses villes et dans des cultures différentes. Il ne s’agit pas, malgré son origine, « d’un truc américain qui ne marche pas chez nous » … Chaque semaine, à Glasgow, Liverpool, Bern, Zürich, Timisoara, Kiev,… des enfants sont sauvés, des vies sont changées au travers de cette vision. On nous dit être dans un temps où l’évangélisation est devenue difficile, mais il faut reconnaître la moisson quand elle est mûre. Ne dites-vous pas qu’il y a encore quatre mois jusqu'à la moisson ? Voici, je vous le dis, levez les yeux, et regardez les champs qui déjà blanchissent pour la moisson (Jean 4 ; 35). La moisson est mûre au niveau des enfants de notre continent, leur cœurs sont grands ouverts.

Ma prière est que de nombreuses personnes changent de mentalité en lisant ce livre, qu’elles reçoivent l’appel de Dieu et qu’elles donnent leur vie pour Jésus et pour cette génération.

Guy Zeller
Jeunesse en Mission
King’s Kids/Fabricants de joie
Janvier 2000

Avec autorisation de la maison d'édition. Extrait de A qui est cet enfant ?



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